Le passant de Montréal
Le
passant de
Montréal s'avance toujours d'un pas serein.
Comme partout, les matins de semaine, il est souvent pressé...
Mais si légitimement on l'arrête, en fin de semaine comme au début, il prendra souvent quelques secondes pour vous répondre d'un regard confiant.
Les trains se font rarement attendre bien longtemps.
Le
passant attendra donc souvent le prochain, plutôt que de le bloquer à quai de longues minutes durant.
La norme est de ne pas importuner les autres et même si ceux qui y dérogent existent comme partout, ils se font souvent reprendre par les autres.
Parisien que je suis, je me surprends parfois, à patienter plus paisiblement qu'autrefois dans les escalator.
Car les gens le plus souvent avancent et qui plus est à un rythme raisonnable...
Ou bien encore laissent les autres prendre leur rythme sur leur propre côté.
Les grêves se font entendre, mais elles se font encore dans les "règles".
Ce n'est certes pas un eldorado, mais qu'il est bon de vivre dans une société, qui a tant de place pour l'être humain, qui a tant de place tout court peut-être...
Et si on vidait Paris de moitié, cela ressemblerait il à cela ?
En tout cas, cela donnerait à réfléchir...
Le passant de Montréal est plutôt discret.
La "fin de semaine", comme on dit ici, il se rend dans une ou deux rues commerçantes,
Et les rues alentours paraissent parfois bien désertes.
Le passant de Montréal a toujours sa place à pieds, comme en vélo.
La circulation est avant tout adaptée pour lui et non pour les autres 4 roues, qui sont pourtant beaucoup plus patients, mais aussi souvent aussi rares que les piétons, il faut l'avouer....
Le passant de Montréal est serviable.
Il te proposera de l'aide s'il te voit dans le "tracas".
Il pourra même te proposer de t'aider à monter un meuble chez toi ou encore simplement t'indiquer ta route...
Le
passant de
Montréal semble plutôt calme et serein pour moi.
Il doit à son anglais de te tutoyer en tout temps... pour te demander l'heure, sa route ou bien si tu veux devenir bénévole.
Dernière chose qu'il fera, aux heures de pointes, à toutes les grandes intersections d'ailleurs...
Le
passant de
Montréal est tellement "humainement normal"...
Pourquoi cela m'étonne t-il tant ?
Une des explications possibles, c'est que loin des problèmes Européens, pas assez proche des problèmes Américains, loin des problèmes du reste du monde...
Le Québec (voir le canada) observe presque "sereinement" la situation, car oui, si la situation du monde peut l'inquiéter, ce n'est pas sa propre situation qui le préoccupe le plus actuellement...
Je me dis parfois que ce qui paralyse de plus en plus le monde est de se focaliser sur les problèmes, c'est comme si l'économie avait donné un prétexte pour oublier tout le reste...
De figer toute réflexion... en somme, de cesser d'aller de l'avant...
Bien sûr lorsqu'on est dedans..., la situation semble parfois presque cohérente, mais lorsqu'on voit autre chose, lorsque l'on reprend une vie plus "humainement normale"...
Ce
passant là qui n'est autre que l'homme qui vit ici, pourrait trouver la démarche de nos autres passants du monde terriblement "absurde"...
A l'heure où l'on parle du capitalisme comme un démon, de la crise comme d'une fatalité...
Ne faudrait il pas juste à réapprendre à marcher... ?
Ou bien dans des termes moins métaphorique,
ne faudrait il pas simplement réapprendre à vivre...?
David
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Commentaires :
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mauricette mimi dit :
18/12/2011 à 12h 12min
Formidable nous avons une photographe ,qui nous permet de voyager et d être plus près de vous,cette ile a l air d être bien jolie.
Et un poète qui nous fait ressentir beaucoup de choses
Grosses bises à vous deux